Moi c’est Anaïs, 25 ans d’existence et du plus loin que je m’en souvienne j’ai toujours vécu sur la terre.
Moi c’est Anaïs, 25 ans d’existence et du plus loin que je m’en souvienne j’ai toujours vécu sur la terre. J’ai grandi sur des skis et avec un baudrier accroché à la taille… bien loin de l’océan que je n’ai côtoyé que quelques jours dans l’année. Et puis voilà, je me suis retrouvée à Hendaye pour faire mon stage de fin d’études au sein de la marque Tribord. Je n’avais jamais mis le pied sur un voilier, tout juste sur un bateau moteur, alors prêts à me suivre dans ma nouvelle aventure ?
Le premier jour de mon stage Julien m’a proposé d’aller naviguer : je suis entre de bonnes mains, il fait de la voile depuis toujours. Nous voilà partis avec Mélanie et Pierre pour ma première navigation. Mélanie est responsable de la production image, elle a commencé la voile en arrivant chez Tribord mais comme elle est sur tous les shootings photo elle a vite progressé. Pierre, lui, est ingénieur produit... moi je le trouve surtout un peu fou : il va participer à la Mini Transat 2019, une transatlantique à bord d’un bateau de 6,50 m de long ! En tout et pour tout il devrait passer environ 2 semaines à naviguer en dormant par tranche de 20 min et sans assistance. Alors ? Fou ou pas fou ? Ça me rassure d’avoir Pierre avec moi à bord, je suppose que la voile il s’y connait un peu donc il ne va rien nous arriver !
Il y a un paquet de “trucs” sur un bateau ! Alors que Pierre, Mélanie et Julien s’activent à tout préparer pour pouvoir partir, je ne sais pas trop quoi faire. Il y a beaucoup de “cordes”, pleins de choses à accrocher à différents endroits et je ne comprends pas la moitié des mots qu’ils utilisent… Bon vous me direz, comme tout sport il y a un vocabulaire spécifique !
Ils m’expliquent et me font participer donc j’apprends quelques notions et j’essaie de retenir dans quel ordre ils préparent le bateau.
Pourquoi fait-on ceci ? et cela ? Je n’ai jamais autant posé de questions de ma vie. Entre les "pourquoi" et les “t’es sûr que le bateau ne peut jamais se retourner”, je les ai harcelés. “Tu es sûr à 100% , hein?” Normal pour une première fois, surtout quand on ne connaît pas du tout les éléments avec lesquels on joue ! Le vent, pour moi, ne se mesurait qu’à la vivacité avec laquelle les arbres bougent, les courants qu’aux baïnes formées le long des côtes landaises lorsque les maîtres nageurs nous faisaient sortir de l’eau. Une chose est sûre : je ne contrôle pas tout pour une fois, ce sont les éléments qui ont la main et il faut s’en servir pour aller loin !
La voile c’est renouer avec les méthodes de transport ancestral. Ne vous moquez pas, je me suis un peu sentie l’âme d’un pirate lorsque j’ai aidé à hisser la grand-voile ! Ensuite, c’est tellement exaltant de devoir se soumettre aux éléments : il faut s’adapter au vent pour avancer et non le contraire. C’est un sport technique, ça demande de la réflexion et beaucoup de patience… Ah la patience ! Jolie qualité dont je manque cruellement.
Il y a tout de même une sensation assez déroutante la première fois qu’on fait du voilier : lorsque le bateau gite - c’est-à-dire qu’il est penché sous l’action du vent dans les voiles - c’est assez impressionnant. Je me posais deux questions : est-ce que le bateau va se coucher et est-ce que je vais glisser et tomber à l’eau ? On m’a rassuré, il y a une quille de presque 1 tonne sous le bateau qui l’empêche de se retourner. OUF ! Et pour ce qui est de glisser dans l’eau, il ne tenait qu’à moi de faire attention !
Si je devais résumer mes impressions sur la voile : c’est un sport technique qui offre un paquet de bonnes sensations. Du moment où vous partez avec des personnes qui s’y connaissent vous pourrez vous éclater : je vous conseille de vous asseoir sur la bôme et contre la grand-voile si c’est possible, un super moment !
J’ai toujours été tête brûlée et avant même que Pierre ne me lance le pari je faisais la maligne : “t’en fais pas, bientôt je gère le bateau” … j’aurais eu mieux fait de ne rien dire ! Et voilà, un peu par ma faute, beaucoup par celle de Pierre, je me retrouve dans un pari un peu fou : dans 6 mois il faut que je sache naviguer en solo. Ce que je ne sais pas encore c’est la quantité de boulot que cela demande. En tout cas, je jure de me jeter corps et âme dans l’apprentissage, vous me suivez ?
Premier jour de stage et déjà une journée bien remplie : première fois sur un voilier et défi lancé. Est-ce que je vais y arriver ? L’avenir nous le dira mais je vais tout faire pour ! Ces 6 prochains mois s’annoncent donc rythmés par mes missions de stage, la navigation et quand même un peu de montagne le week-end (mais chuuuut) ...