3, 2, 1, parteeeeez !
3, 2, 1, parteeeeez !
Ah, la régate… J’en entends tellement parler que j’ai l’impression d’en avoir déjà fait (ou presque) ! J’ai de la chance, chez Tribord nous organisons des petites régate entre nous, qui font office d'entraînement mais réveillent l’esprit de compétition de tous pour une après-midi à se tirer la bourre. Les parcours sont simples et mouillés à proximité du Water Sport Center (nos locaux), il serait bête de ne pas profiter de ce cadre de rêve !
Le moment du brief est venu ! Je ne suis pas totalement étrangère à la régate, je connais globalement les règles du jeu et le déroulé d’une régate mais le parcours n’est jamais le même donc Amaiur, participant à la Solitaire du Figaro en 2018, nous explique comment sera mouillé le parcours et les exercices qu’il aimerait nous faire faire.
Le but de cet entraînement est d’enchaîner les manoeuvres aux bouées, il y a donc 2 bouées mouillées : la bouée au vent et la bouée sous le vent qui trace la ligne de départ/arrivée avec le bateau comité. À chaque manche, nous devons faire deux tours et donc effectuer toutes les manoeuvres :
- un envoi du spi, affalage du génois à la bouée au vent ;
- envoi du génois, affalage du spi à la bouée sous le vent.
Je pars avec mon équipe de régatiers : Guéno (Leader Tribord), Romain (Ingénieur Produit), Julien (Digital Leader) et Jean-Denis (Designer), prête à en découdre avec les collègues !
C’est parti pour une après-midi sur l’eau avec un grand soleil et peu de vent. La première manche n’est donc pas très mouvementée et nous avons même besoin de se mettre sous le vent pour que le bateau avance mieux, rien de bien fameux ... Je suis un peu déçu, j’avais quand même envie de suer !
La deuxième manche arrive et me plait beaucoup plus, le vent s’est levé et je suis à l’embraque à essayer de mettre en pratique ce que j’ai appris et surtout à devoir effectuer rapidement les réglages. BORDE ! CHOQUE ! Ce n’est pas de tout repos cette histoire ! J’ai un peu de répit une fois la bouée au vent passée, nous sommes vent arrière et je me charge de l’écoute de spi, un réglage que je n’ai pas eu l'occasion d’effectuer souvent. Jean-Denis, est à côté de moi et me reprend dès que je fais un erreur en m’expliquant ce qui ne va pas … conclusion : je n’ai aucune demi mesure, quand il faut border je tire comme un âne, quand il faut choquer je lâche tout ! Mais le métier rentre, je comprends petit à petit et je m’amuse… enfin je les fais surtout râler quand j’oublie que j’ai l’écoute en main et que je raconte des blagues ! Nous nous sommes organisés sur le bateau en fonction du niveau et des envies de chacun : Guéno est numéro 1, Julien à la barre règle également la grand-voile, Romain est au piano et avec JD, on s’occupe de l’embraque.
Ok, nous sommes peut-être un peu marseillais à dire que c’est une tempête mais il ne me faut pas plus que quelques gouttes de pluie, un peu de houle et du vent pour qualifier ça de tempête … vous me direz, t’es pas prête à en connaître une vraie alors. Euh … peut-être.
En tout cas l’arrivée de cette “tempête” me réjouis, ça va être sport mais je suis heureuse d’aller me frotter à ces conditions. Tout le monde s’habille à bord et nous voilà repartis pour une ultime manche à essayer de détrôner l’équipage de Pierre et Léo … les deux sont compétiteurs, finisher de la dernière Duo Concarneau, ils ne sont pas prêts à lâcher l’affaire !
C’est la troisième manche de l’espoir, nous sommes concentrés. Durant toute la manche on talonne le Figaro rouge avec nos coriaces concurrents à bord, c’est un peu frustrant d’être au rappel avec l’espoir de leur passer devant mais sans réel moyen de changer la donne. Et nous ne changerons rien … 3 manche, 3 deuxièmes places ! Pas si mal, non ?
Sacré après-midi sur l’eau ! Nous avons tout connu : le soleil, la pétole, le vent, la houle, la pluie, … la météo du Pays Basque ne déçoit jamais ! J’ai surtout passé un super moment à bord, même si c’était dur, mon moment préféré reste la troisième manche lorsque le vent s’est levé. Nous avons failli perdre Lucie (notre camerawoman) en partant au tas, j’ai raté quelques virements de bords qui m’ont valu de glisser sous le vent (au sens littéral du terme, pas comme l’entend Céline), il a fallu être réactive, … je me suis prise au jeu, on recommence quand ?